La voix est profonde, se fait douce ou se gonfle parfois des blessures « de la mémoire des nuits noires », des errances comme « un bouchon de chair au milieu de la mer ».

 

Les mots slamés font mouche: une spectatrice pleure en écoutant « Boomerang », sur ce passé qui nous revient même quand on « tente de faire peau neuve ». La musique électro, orchestrée par Sinclair, sublime les mots et « montre qu’on peut danser même sur nos plaies ».

 

Quand le public applaudit longuement, il flote comme un état de grâce, écho des mots du slameur: « Histoire qu’on se défroisse, qu’on se déplie, qu’on se déploie ». Ce concert, c’est un rêve d’enfant devenu réalité, une histoire de rencontres improbables, d’un oeil ouvert sur la beauté au-delà des fêlures.