KEPA

C’est toujours la même chanson, celle qui tient en un mot. Cinq lettres, trois consonnes et deux voyelles. Un B, un L, un U, un E et la marque du pluriel au bout. Un mot international, qui désigne à la fois une musique, un état émotionnel et vaguement une couleur. Vous l’avez, là ? Chut… Il ne faut plus l’écrire ni le nommer, pour ne pas tomber dans ses clichés, ni y emmener les auditeurs du deuxième album de Kepa. Kepa ne veut plus en entendre parler, pourtant il l’a. Dans sa guitare en métal, qui entre de bonnes mains ressemble à une lampe d’Aladdin, à une épée mythologique. Dans son harmonica, cet instrument qui fait trembler le cerveau quand on en joue avec le cœur. Dans sa vie de tous les jours et même de tous les hiers. Au fond de ses tripes, comme un frisson qui remonte jusqu’à ses cordes vocales, un super pouvoir dont il faut aussi avoir peur. Dans ses gênes, son corps endolori, son sang altéré.