Elie Zoé fait partie de ces rares artistes dont la musique et les mots parviennent à trouver un chemin direct vers les âmes.

C’est d’abord sur scène que se révèle la magie particulière du songwriter. Un jeu de guitare terreux, une voix qui évolue sur le fil des émotions, une présence magnétique et profonde : sortir d’un live du Suisse c’est avoir été bougé, profondément.

Mais Elie Zoé marque également par une capacité à manufacturer avec amour et soin des albums qui fonctionnent comme des compagnons de vie, auxquels on retourne régulièrement pour se blottir autant que pour célébrer. Son sens aigu de la mélodie, la simplicité de la formule guitare-batterie augmentée de ci de là par des overdubs distillés avec parcimonie confèrent à ses opus une beauté radicale et minimaliste.

Mossaï Mossaï ça fait pas très tourangeaux comme nom mais c’est à l’image de leur musique. On se demande la première fois où on met les pieds, c’est dépaysant bien que les éléments soient connus, surprenant et au final, sacrément prenant. Mossaï Mossaï cherche de nouvelles voies pour faire du bruit, le confronter des univers divers et contrastés, marier secousses magnétiques qui font trembler le sol, écorchure soniques, expérimentations bruitistes et hantées, impulsions psyché et krautrock, mélodies cristallines, douceur et la poésie d’un chant en français fortement troublant et captivant.