Du muet au parlant, du burlesque à la science-fiction, du cinéma d’auteur à Hollywood, de Demy à De Funès, rétrospective musicale, ludique et pédagogique, d’un siècle de mariage heureux entre le son et l’image sur grand écran.

Bertrand Belin manipule toujours une matière malléable, une pop volontairement égarée entre rock et chanson, moirée de jazz et de blues, habitée par une question qui le passionne, au même titre que nous tous, d’ailleurs : la verticalité.

C’est la nouvelle pulsation sombre et fiévreuse de la scène post-punk parisienne. Entre tension électrique et mélancolie brute, le quatuor forge un son à la croisée des guitares acérées, des basses profondes et d’une voix habitée, quelque part entre l’urgence du punk et la froideur hypnotique de la new wave.

Sur scène, CHEST déploie une intensité sans fard : riffs tranchants, rythmiques nerveuses, textes à vif un exutoire collectif où la rage rencontre la beauté du chaos. Le groupe puise dans l’héritage de Joy Division, The Cure ou Fontaines D.C., tout en affirmant une identité singulière, ancrée dans le tumulte contemporain.

Une enquête sur la mémoire, des yeux dans la flaque, du sang sobre et liquide. Le saxophoniste Quentin Biardeau et le bassiste Valentin Ceccaldi, tous deux issus du flamboyant Tricollectif, nous invitent à une rencontre avec la chanteuse Ann O’aro, originaire de l’île de la Réunion, et le batteur-percussionniste-chanteur Marcel Balboné, originaire du Burkina Faso.

Le quatuor dessine des rivages où accoster, dans les profondeurs du temps. Un sourire crispé au coin des lèvres. Télescopage électrique, tourbillons de synthétiseur mourant sur les amers résidus d’une basse Fender, paroles détachées revendiquant leur joual comme leur créole, signant du doigt une poésie dégelant le corail d’où s’envolent les harmonies bissa et la verve déchaînée d’un saxophone arraché à la course animée du bimdé humide.

La batterie de calebasses, avec ou sans cordes, souligne les contours d’un dialogue entre le Burkina et les Mascareignes, Paris et Ouaga.

Lagon Nwar, c’est le goût salé de l’eau, les boucles alourdies par la pluie, le port et ses munitions, le déclin des colonies.

Spiral Maboule est une expérience musicale unique, née de la rencontre entre le duo belge La Jungle, les jeunes d’Aumetz et le collectif BrutPop. Ensemble, ils repoussent les frontières du rock et de la création sonore, en mêlant énergie brute, improvisation et liberté totale.

Le projet explore l’expérimentation sous toutes ses formes : rythmes hypnotiques, textures saturées, voix spontanées et machines en fusion.

Avec plus de 100 millions de streams à l’échelle mondiale, la chanteuse et auteure-compositrice Lusaint, basée à Manchester, est l’une des nouvelles artistes les plus prometteuses du royaume-uni avec son mélange mélodique de soul, jazz, de blues et de pop, associé à sa voix caractéristique et à ses mélodies captivantes.

Elie Zoé fait partie de ces rares artistes dont la musique et les mots parviennent à trouver un chemin direct vers les âmes.

C’est d’abord sur scène que se révèle la magie particulière du songwriter. Un jeu de guitare terreux, une voix qui évolue sur le fil des émotions, une présence magnétique et profonde : sortir d’un live du Suisse c’est avoir été bougé, profondément.

Mais Elie Zoé marque également par une capacité à manufacturer avec amour et soin des albums qui fonctionnent comme des compagnons de vie, auxquels on retourne régulièrement pour se blottir autant que pour célébrer. Son sens aigu de la mélodie, la simplicité de la formule guitare-batterie augmentée de ci de là par des overdubs distillés avec parcimonie confèrent à ses opus une beauté radicale et minimaliste.

Mossaï Mossaï ça fait pas très tourangeaux comme nom mais c’est à l’image de leur musique. On se demande la première fois où on met les pieds, c’est dépaysant bien que les éléments soient connus, surprenant et au final, sacrément prenant. Mossaï Mossaï cherche de nouvelles voies pour faire du bruit, le confronter des univers divers et contrastés, marier secousses magnétiques qui font trembler le sol, écorchure soniques, expérimentations bruitistes et hantées, impulsions psyché et krautrock, mélodies cristallines, douceur et la poésie d’un chant en français fortement troublant et captivant.

Une gueule, une dégaine, un charisme au capital sympathie immédiat, dandysme apparent. Une voix grave, délivrant une singularité autant magnétique que confidente, instantanément identifiable, qui se glisse dans les oreilles, l’intimité ou le vacarme, dans le sillage d’un Arthur H ou de Feu ! Chatterton. Sam Sauvage a aussi la généreuse chevelure ébouriffée et des idées décoiffantes.